Depuis la disparition de Didier Dagueneau, en septembre 2008, ce sont son fils Louis-Benjamin et sa fille Charlotte (pour le commercial) qui ont la responsabilité de ce domaine d’exception dédié au sauvignon. Ils perpétuent l’esprit artisanal haut de gamme défini par leur père. Ici, les vendanges en caisses se font dans un délai très court, à maturité optimale, à grand renfort de personnel. L’usage de levures sélectionnées, les débourbages serrés et les élevages longs sur lies sans soutirage demeurent la base d’une quête absolue de l’expression cristalline du sauvignon – rehaussée d’un élevage millimétré sous bois, dans des fûts de volume supérieur aux barriques, des « cigares » (320 l) ou des « tonnes » (600 l). Sept cuvées composent la gamme : blanc fumé de Pouilly, assemblage de quatre parcelles ; Pur Sang, assemblage du secteur de la Folie ; Buisson Renard, un parcellaire de Saint-Andelain, plus compact ; Silex, pureté cristalline des argiles à silex ; sans oublier le rarissime Clos du Calvaire – 20 ares plantés à 14 000 pieds/ha, arrachés en 2009 (2008 étant le dernier millésime) et replantés dans un autre sens à 10 000 pieds/ha (prochain millésime espéré en 2016) –, et l’Astéroïde, issu d’un vignoble franc de pied vendangé toujours très mûr. Enfin, dernier terroir (en attendant un rouge que Louis-Benjamin a envie de vinifier), le sancerre de Chavignol, issu du cœur du grand cru de la côte des Monts Damnés. Rappelons que les passionnés de l’épure des sauvignons maison doivent découvrir les précieux jurançons que la famille produit aux Jardins de Babylone (voir la partie Sud-Ouest). En janvier 2016, Louis-Benjamin Dagueneau a été « Vigneron de l’année » par La Revue du vin de France.
Les vins : dégustés avant la mise en bouteille, les 2014 signent une réussite exceptionnelle et mériteront tous de vieillir. Floral et énergique, la fraîcheur de Buisson Renard se rapproche de celle du zeste d’agrumes, mais sans une once d’amertume. Ce vin droit et épuré possède une dimension cristalline. Grand éclat et vivacité de fruit dans la matière croquante, profilée de Pur Sang, aux tonalités de poivre blanc. Etoffé, aérien, ce vin harmonieux et juste rayonne longtemps en finale. La cuvée Silex égale, sinon dépasse, les glorieux 2012 ou 2009.
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